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DE LA REINE DE NAVARRE.

bonnes nouvelles ; qui est tout le bien que saurois desirer pour mon contentement. Vray est, Monseigneur, que je ne doubte point que là où vous serez en telle santé que vous mesmes puissiez faire vos affaires, qu’il n’en vienne tousjours bonne et heureuse issue. Et, si mon cueur estoit véritaible et que je deusse adjouster foy à mon sentement, l’Empereur n’aura ne le vouloir ne le pouvoir de vous donner bataille, si vous ne l’allez chercher du tout à son advantaige, ce que vostre prudence saura bien garder, ven ce qu’il vous a pleu me mander, que vous n’estes d’opinion de hazarder la bataille ; qui sont les millieures nouvelles que nous pouvons avoir. Car j’espère, puis que ceux de Landrecy peuvent attendre, que le temps défera vostre ennemy par pluyes’, coume la faim le chasse davant Avignon. Et say pour vray qu’il n’a moyen de temporiser coume vous, et si a à vous asaillir, et vous, à défendre villes et fors qui sont aultres que n’a esté Dure. • Du Bellay : « Et n’y avoit ordre de pourveoir Landrecy, faulte du charroy qui ne pouvoit venir, à cause des pluyes continuelles qui n’avoient cessé depuis trois semaines ou un mois. » (Liv. X.) « Cette même année, il plut si abondamment le mois de novembre, « durant huit jours et huit nuils consécutivement, qu’il arriva comme « un petit déluge, dit en ce temps là déluge de saint Martin. La ville d’Avignon fut sur le point d’être submergée ; le Rhône abattit « deux cents cannes des murailles de cette ville, du costé des Frères « Prescheurs ; tous les monuments des églises des Carmes, Augustins, « Cordeliers s’ouvrirent, et les corps morts sortirent qui nageaient « sur les eaux comme petites barques. » (Poucne, Hist. de Provence, t. II, p. 601.)

Dueren, dans le pays de Juliers, appartenant au duc de Clèves, CC