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Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/26

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SUPPLÉMENT À LA NOTICE

SUPPLÉMENT A LA NOTICE faire des symboles ! Si Marguerite a voulu mettre sous les regards du Roi l’image d’une passion funeste entre frère et seur, elle pouvait choisir soit la Biblis d’Ovide, soit la Thamar du second livre des Rois.

Un auteur que je suis sûr d’avoir lu autrefois (mais lequel ?) représente François Ies et Marguerite comme vivant ensemble dans un inceste sans remords. On voit par cette lettre quelle disposition y avait le Roi ; quant à Marguerite, sa passion n’aurait pas eu besoin du crime pour être satisfaite ; elle se fut contentée à moins : « Ne re «  quierant, dit-elle, pour fin de mes malheurs et « commencement de bonne année, sinon qu’il « vous plaise que je vous sois quelque petit de ce « que infiniment vous m’estes et serez toujours en a la pensée. »

Cette phrase et la recommandation de brûler ses lettres dévoilent le secret de l’infortunée. Dans le temps où Marguerite écrivait ces paroles, elle était mariée au duc Charles d’Alençon et n’avait pas pour aller et venir une entière liberté. Si vous consentez, dit-elle, que j’aille à votre rencontre, faites-le-moi dire par ce porteur, « et incontinent je partiray, feignant aultre occasion. » Le due d’Alencon s’était-il donc apercu