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SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

SUR MARGUERITE D’ANGOULEME. de quelque chose ? Était-il jaloux du frère de sa femme ? Quoi qu’il en soit, la circonstance du mariage donnait une nouvelle force à la prière d’ensevelir ses lettres au feu et sa parole en silence. François n’y eut pas assez d’égard, et aujourd’hui cette feuille de papier échappée à travers les siècles vient attester l’insouciance du Roi et la lamentable misère de la duchesse. Madame d’Alençon suppliait cependant son frère, dans des termes assez forts, et comme si la prose y était insuffisante, elle recourt à la poésie : « Si vous n’étiez discret, lui dit-elle, vous rendriez Pis que morte ma douloureuse vie, etc. Pis que morte ! c’est par ces mots justement que Marguerite termine une lettre à l’évêque de Meaux, elle signe :

La pis que morte MARGUERITE.

Cette expression originale, très-fréquente chez les poëtes espagnols du xviº siècle, à qui Marguerite pouvait l’avoir empruntée, ne rapprocheraitelle pas

la lettre à l’évêque de la lettre au Roi ? n’auraient-elles pas été écrites l’une et l’autre à la même date, ou environ ? La réponse de Briçonnet est datée de vostre hermitaige, le 17 février 1521’. Briçonnet gronde doucement sa pénitente sur cette qualifica- 1