Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
19
SUR MARGUERITE D’ANGOULÊME.

plus que SUR MARGUERITE D’ANGOULEME. J’ignore si l’accusation d’inceste provient de la même source que l’accusation d’hérésie. Je crois avoir montré sincèrement ce qu’il y a de vrai au fond de l’une et de l’autre. Deux choses sont également incontestables : l’une que Marguerite, avec les meilleurs esprits de son temps et les plus pieux, s’empressa d’accueillir l’idée d’une réforme, non pas dans le dogme, Luther lui-même n’y songeait pas d’abord, mais dans les abus extérieurs

; l’autre, qu’elle a ressenti pour son frère

l’amitié d’une sour. Mais il faut, surtout quant au second point, bien distinguer où finit le malheur et où commence le crime. Cet intervalle, Marguerite ne l’a jamaisfranchi. Si quelqu’un conservait des doutes à cet égard, ils ne tiendront pas à la lecture des deux correspondances de la reine de Navarre avec Montmorency et avec Francois Jer

On pense bien que je n’ai pas épargné les recherches pour saisir quelque nouveau trait de lumière sur ce sujet intéressant. J’ai relu avec une exactitude scrupuleuse et, j’ose le dire, bien pénible , la correspondance de l’évêque de Meaux avec madame d’Alençon, et, quoi qu’en ait pu dire

un journal religionnaire, je persiste dans mon premier sentiment, à savoir que cette correspon-