[Manuscrit, no 37.]
LETTRE II.
AU ROI, PRISONNIER DANS LE FORT DE PIZZIGHITONE.
Monseigneur, vostre lectre a porté tel effet à la santé de madame et de tous ceux qui vous aiment, que ce nous a esté après la douleur de la pacion ung saint Esprist, voyant la grâce que Nostre Seigneur vous fet que la prison n’est que preuve de vostre vertu, dont il vous a tant remply, que jusques à reconforter et fortifier les vies qui de la vostre despendent. Vous asseurant, Monseigneur, que despuis ce porteur arrivé, madame a senty si grant redoublement de force, que tant que le jour et soir dure, il n’y a minute perdue pour vos affaires ; en sorte que de vostre réaulme et enfans ne devez avoir peine ou soucy. Et l’ocasion qui plus luy donne de repous, c’est de savoir qu’il a pleu à Dieu vous mettre en main d’ung si honneste et bon personnaige[3], où vous êtes si bien