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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES traicté. Car sans la seureté qu’elle en a, sa peine eust esté importable. Mais, Monseigneur, si vous avez voulonté qu’elle vive en santé, je vous supplie regarder à la vostre, car elle a entendu que voulez entreprendre de fere ce caresme sans manger chair ny œufs, et quelquefois jeusner pour l’honneur de Dieu. Monseigneur, aultant que très humble sœur vous peult supplier, je vous supplie ne le fere et considérer combien le poisson vous est contraire ; et croyez que si vous le fectes, elle a juré qu’elle le fera’; et s’il est ainsin, je vous voy tous deux défaillir, qui me fait encore une fois vous supplier et davant Dieu conjurer, pour saulver sa vie et vostre santé, qu’il vous plese ne le fere ; car si vous estes sain, vos amis le seront ; et au contraire, vous pouvez penser que ce seroit ! Ayez donques, Monseigneur, pitié de vous en nous regardant. Qui sera pour fin, après vous avoir supplié recevoir les très humbles recommandacions de monseigneur d’Alençon, qui estime si maleureuse sa prisonnière liberté, que, jusques à vous revoir, tient sa vie morte, qui avecques tout ce que Dieu lui a donné, mettra pour vostre service, sans oublier les siennes à la bonne grace que plus que jamais désire voir

Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE.

et selur Ms. nº 116.)

bons procedés envers François le, dans une lettre à M. de Monimorency. ( Rec. imp., lettre 25, p. 177.) On lit dans une lettre de Delabarre, à Louise de Savoie : « Il (le