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Page:Marguerite de Navarre - Nouvelles Lettres, éd. Génin, 1842.djvu/58

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LETTRES INÉDITES

LETTRES INÉDITES entendu quel temps nous avons eu, m’escuzerez de la longueur qui plus que nulle chose me desplaist ; car il me tarde tant que je ne vous voy, et tant et tant je le desire, que, remettant à le vous pouvoir dire, m’en tairay. Vous suppliant, Monseigneur, regarder que mon sauf conduist est fort mesgre ; et si vous voyez qu’il soit bon de l’avoir plus ample, le me faire tenir à Barcelonne. Mais je ne lesseray, ne pour la seureté ne pour la mer doubteuse en ce temps, d’aller avant jusques au lieu où je vous pouray voir ; car peur de mort, prison ou quelque mal que ce soit me sont maintenant si acoustumés, que je les tiens à liberté, vie, santé, gloire et honneur, pensant par ce moyen participer de vostre fortune que bien voudroit toute seule porter

Vostre très humble et très obéissante subjecte MARGUERITE.

et seur [ Ms. nº 127.]

LETTRE XII. AU ROI, A MADRID).

( ? Barcelone, — septembre 1525.) (Immédiatement après son débarquement en Espagne. Elle arriva à Madrid à la fin de septembre.) Monseigneur, si je me ſie à ce porteur de vous savoir bien dire le bon recueil et l’honneur que l’on m’a fait