Page:Margueritte - À la mer, 1906.djvu/53

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ajouta-t-elle avec un gracieux sourire à Albert — cela ne l’ennuie pas.

Albert allait accepter, d’emblée ; mais sa mère fit observer qu’une partie de pêche à la crevette, était projetée pour le lendemain avec leurs cousins, les Archer, et que...

— Ah ! M. Archer est votre parent ! demanda Mme Emonot, et ce nom, que Mme Janville avait lancé, avec un peu d’ostentation, pour se couvrir du pavillon de son riche cousin, Albert crut, peut-être était-ce une illusion, que Mme Emonot l’avait prononcé avec une nuance défavorable, à peine sensible du reste.

Mme Janville, prise d’une fausse modestie, proclamait sa parenté avec Archer, glissant habilement un mot sur la fortune de Ferdinand ; c’était leur chalet, un des plus beaux de Vimeuse qu’on apercevait, elle le montra du doigt, à travers un bouquet d’arbres, à mi-falaise.

Mme Emonot acquiesçait, avec un air de dire qu’elle savait, assez froid, à ce qu’Albert s’imagina :

— Eh bien fit-elle, — si vous n’êtes pas libre, ce sera pour une autre fois : et si vous pouvez venir, venez !