Page:Margueritte - À la mer, 1906.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Avec qui étais-tu ? Tu sais que je n’aime pas que tu parles aux étrangers !

— Mais c’est la mère de Pierre Emonot, mon camarade de lycée, dont je t’ai parlé. Cette dame désire faire ta connaissance.

— Ah ! murmura Mme Janville, Emonot, non, je ne me rappelle pas, tu n’as jamais prononcé ce nom. D’ailleurs les Archer seront très fâchés, sais-tu quelle heure il est ? Tu es en retard de trois quarts d’heure, partons ! Ils sont venus sur la plage sans te trouver, je suis venue aussi. Tu étais trop absorbé sans doute ! Et tu sais que ton oncle n’attend jamais à table !

— Mais cette dame vient à ta rencontre !

Mme Emonot s’avançait, en effet, accompagnée de son fils. Elle aborda Mme Janville avec sa franchise ordinaire, cordiale et sereine, fut très aimable ; la mère d’Albert, forcée de se montrer polie, resta sur la réserve et prit congé, presque, aussitôt.

Mme Emonot, comme on se saluait, risqua cette invite :

— Si j’osais, madame... mon Pierre est très seul, nous comptons faire demain une grande promenade en voiture, voulez-vous permettre à monsieur votre fils de nous accompagner, si toutefois... —