Page:Mariéton - Hellas, 1889.djvu/29

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Et contracte sa face et redoute la mort !
L’âme aussi s’abandonne aux tristesses du sort ;
Mais avant de fermer son aile et sa paupière,
Elle jette un regard douloureux en arrière,
Et les beaux jours lointains de jeunesse et de foi
S’éveillent du passé pour doubler son effroi…
— Un vieux banc, à l’écart du rivage sonore,
Un moment nous abrite et nous retient encore,
Tandis que la tempête, en ses mugissements,
Elargit le combat de la mer et des vents.
Mais la lumière pâle à l’occident recule ;
L’orage se fait noir comme le crépuscule,
Et nous voilà rêvant de l’éternel adieu,
Avec un doux vieillard qui ne croit pas en Dieu.