Aller au contenu

Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
97
Jean Tisseur

C’était le plus charmant esprit, mais peut-être aussi le plus paresseux. Ces douces flâneries de la parole et de la pensée, si fructueuses au dire de Topffer, et qui ont toujours retenu, groupé et lié les poètes, ne pouvaient moins faire que de trouver un écho. C’est ainsi qu’il sut rapprocher Soulary, le profond humoriste, le maître virtuose, Laprade, le doux penseur, le philosophe chrétien, Chenavard, le grand peintre, un autre philosophe, et former avec eux cet incomparable quatuor d’artistes lyonnais, dont parleront nos descendants.

L’âme de ces réunions, le lien de ces amitiés d’élite, c’était Jean Tisseur. Il avait peu écrit, on le savait, on l’admirait quand même universellement. Car tout ce qu’il y avait à Lyon d’intelligence et d’éducation l’avait rencontré quelque part. Un causeur ! dira-t-on : verba volant !… Oui, comme la semence dans le champ de l’esprit qui féconde.