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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/110

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Louisa Siefert

rosée de la froideur du monde rencontrant la fièvre du cœur. Je viens de lire et de relire les pages consacrées par Mme Siefert à la mémoire de sa fille. C’est navrant. Ce livre charme et étonne à la fois, de la part d’une mère. Une existence douloureuse secouée d’exaltations, des déceptions sans nombre faiblement compensées par la vision lointaine d’une gloire désirée et qui tarde à venir, voilà la vie, voilà la poésie de Louisa Siefert.

Un désir insensé prend mon cœur douloureux
D’échapper à tout prix à ma vie accablante……
Oh ! je veux m’en aller à la gloire, là-bas,
Mais, pour l’atteindre, il faut aussi franchir la route
Où tous les préjugés font le guet, l’arme au bras.
Je les sais sans pitié, j’ai peur, je les redoute ;
Le danger est certain, — si je n’arrivais pas !

Savez-vous qu’il est grave pour un poète de livrer au public les confidences de son cœur,