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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/111

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Louisa Siefert

plus grave encore si ce poète est une femme, tout à fait périlleux enfin, si cette femme est une jeune fille.

Louisa Siefert les connut, ces préjugés moqueurs, elle connut cette froideur impitoyable que l’étroitesse provinciale exerce comme une convenance à l’égard des audacieux. Mais elle possédait la foi et la force que donne l’amour, et elle avait raison de crier au monde ses illusions et ses désespoirs.

Écoutez, écoutez, j’aime, je suis aimée.
Je puis vaincre la mort et braver l’inconnu ;
Mon ciel était obscur, ma route était fermée,
Voici : le jour s’est fait et l’amour est venu !

Je ne troublerai d’aucune critique la triste vision que je viens d’évoquer. Je conviendrai seulement que le premier critique qui devait présenter ce livre : les Rayons perdus, les premiers vers de Louisa Siefert, avait une tâche bien lourde, bien délicate en même temps.