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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/119

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Louisa Siefert

suprême mélancolie. Et brusquement, comme il advient de ces maladies implacables, elle remonta d’un coup d’aile vers Dieu.

« Vers six heures du matin, le 21 octobre 1877, a écrit Madame C. Bost, la sœur de Louisa, comme nous ne remarquions aucun changement et qu’elle semblait sommeiller, Jocelyn sortit et j’allai prendre un instant de repos. Mais une heure après, en rentrant dans sa chambre, je la vis presser les mains de la garde, disant : « Tenez-moi, tenez-moi, on vient me prendre ! » Je la tins dans mes bras et l’appelai, elle me reconnut alors, et me dit de cette voix sourde qui vous pénètre jusqu’à la moelle des os : « Je meurs… je meurs… Éternel ! Éternel !… » C’était le commencement d’un verset qu’elle aimait à répéter : « Éternel, je me suis assurée en toi ! » Je l’achevai pour elle, remettant son âme à Dieu. Elle dit encore : « Croyez, croyez !… » puis des adieux et des paroles inintelligibles. J’appelai vite Élisée qui vint et resta avec moi. Jocelyn monta sans