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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/124

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Victor de Laprade

Dieu prépare un renouvellement des maîtres de la pensée. Mais 1883 aura été particulièrement funeste aux lettres lyonnaises. Avant Laprade nous perdions Tisseur… Si bien qu’il ne demeure plus de notre brillante pléiade que Soulary et Chenavard.

Lyon n’a pas le droit cependant de porter encore le deuil : ils sont des meilleurs ceux qui restent ! Et ils ont conservé, je ne dirai pas la jeunesse (les poètes l’ont jusqu’au bout !) mais cette verte santé d’esprit, compagne de la longévité, qui résulta toujours de l’équilibre du génie.

Vous me faites l’honneur, cher ami, de désirer de ma prose pour la mémoire de Victor de Laprade. Une étude réfléchie sur l’œuvre et l’esprit du poète m’est impossible en ce moment. Je ne la comprendrais, d’ailleurs, qu’à la condition de placer mon héros dans le milieu où il a vécu, ce qui exigerait une histoire sommaire du catholicisme libéral au dix-neuvième siècle. Aussi ai-je d’abord songé