a-t-il dit lui-même… C’est bien un temple baptisé que cette œuvre de pur idéal où Psyché coudoiera les Poèmes évangéliques, où les Poèmes civiques succéderont aux Symphonies. Ce qu’il y manque, c’est le réel dans le rêve, l’humanité dans la grandeur.
Un jour, cependant, la colère envahit cette âme chrétienne ; une colère qui lui semblait sainte, puisqu’elle ne devait pas l’abdiquer au dernier jour de l’agonie. — Laprade écrivit donc les Poèmes civiques :
Je renonce à la paix des sereines hauteurs ;
On dit que le sommeil y gagnait mes lecteurs,
Las de suivre à travers d’austères paysages
D’impassibles héros sculptés dans les nuages…
Dans ce livre encore, qui est un beau livre, même après les Châtiments, la passion hésitait dans sa voix. On aurait dit qu’il se la reprochait, on voyait qu’il en avait peur. — L’idéal de Laprade réside dans l’abstraction