et son lecteur trouve de la monotonie aux images subtiles de sa poésie. Mais cette poésie est réelle, parce qu’elle met un grand souffle au service de nobles idées :
Plus haut ! toujours plus haut ! vers ces hauteurs sereines
Où les désirs n’ont plus de flux et de reflux,
Où les bruits de la terre, où le chant des sirènes
Où les doutes railleurs ne nous parviennent plus !
S’il eût, en général, évité la longueur dans
ses poèmes comme dans ses odes, peut-être
serait-il universellement connu, ayant traduit
en très beaux vers l’intégrité sans tache de sa
vie. Une anthologie de son œuvre ne serait
donc pas inutile à sa mémoire… Quoi qu’il en
soit Victor de Laprade, le rêveur par excellence,
passera peut-être un jour, dans cinquante ans,
pour le plus grand de nos poètes, quitte à ne
redevenir bientôt qu’un grand poète. Son
éternelle rêverie, surtout quand elle a pour
objet la nature qu’il nous présente sous un