Aller au contenu

Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126
Victor de Laprade

riorités du sonnettiste lyonnais, dans mes deux articles de la Revue du Monde latin. Ces qualités-là sont essentielles. Elles manquent précisément à Victor de Laprade, qui ne les rachète que par un grand souffle — il l’a rencontré bien souvent — ou par le génie de l’innovation, comme Pierre Dupont l’a montré.

Voyez Coppée et Sully-Prudhomme. Qu’est-ce qui les place, sans contredit, au-dessus de tous les poètes de leur génération ?… J’ai laissé entrevoir plus haut l’heureuse influence de Sully-Prudhomme sur les rimeurs contemporains. Quant à François Coppée, il fallait bien qu’il eût la palpitation du lyrisme, et ce que Brunetière appelle quelque part « la connaissance infuse du doigté de la poésie » en même temps que le tempérament de l’initiateur pour faire prévaloir son innovation à lui, qui n’allait rien moins que naturaliser la muse moderne. Comme Musset dans le Romantisme il avait été nourri dans le Parnasse