pour dédaigner plus tard ses arrêts. Le vrai poète n’a pas d’école à suivre : mais l’émulation le fait parfois se révéler à lui-même.
Je ne voudrais pas classifier à propos de trois Lyonnais que j’admire et qui me doivent être également chers. Et puis, Pierre Dupont, le plus spontané de tous, le plus naturellement poète est si peu à sa place encore, qu’on ose à peine le faire figurer dans un jugement littéraire…… à Lyon. On ne voit en lui qu’un bohème et, quand on lui a accordé un certain tempérament, on se croit quitte envers sa mémoire. Il faudra changer tout cela. Je crois bien qu’aujourd’hui, si bohème qu’ait été Musset, beaucoup de poètes, même des plus considérés, seraient flattés-d’un rapprochement avec son ombre. Et Béranger lui-même, au-dessus duquel on ne voyait guère que Lamartine et Hugo, vers 1840, Béranger ne se trompait point en disant de Pierre Dupont, et devant lui : « Il est poète, plus poète que moi. » Mais ce qui manquait à l’un, manquait