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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/144

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Paul Chenavard

qu’il disait en 1856 est encore vrai en 1884. Ni l’esprit, ni la physionomie de Chenavard n’ont changé. « Ce docteur en toute chose avale les systèmes d’une bouchée, bâtit d’ingénieuses théories qu’il renverse comme des châteaux de cartes pour en construire de nouvelles qu’il détruit encore, et enfin son âme, jonchée de ses propres ruines, devient un désert. »

Le malheur de sa philosophie, c’est qu’elle est d’un artiste. L’éclectisme de ses tendances en a fait un raisonneur éternel. Il devient philosophe en cessant d’être philosophique, mais il reste toujours et partout poète, profondément artiste, c’est-à-dire absolu en rien.


« C’est entre Corrège et Michel-Ange, a dit Charles Blanc, que l’auteur de la Divine Tragédie a cherché et trouvé sa voie, appliquant une peinture douce à des formes emprisonnées dans des contours résolus, modelant les unes avec énergie, les autres avec délicatesse, mais tou-