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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/20

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Joséphin Soulary

S’étendre en plein midi, dans les foins diaprés
De thym, de boutons d’or, de trèfles, de pervenches !
 
Surtout quand la faneuse, espiègle aux fines hanches,
Au teint bistre, à l’œil noir, aux cheveux mordorés,
Ployant sur le râteau ses reins vifs et cambrés,
Au fond d’un rire frais vous montre ses dents blanches.
 
Frais rire, blanches dents, foins aux chaudes senteurs,
Vous pénètrent les sens d’aiguillons tentateurs,
Et, malgré soi, l’on rêve à ces vallons d’Attique,

Où le pâtre au flanc mâle et la nymphe aux seins nus
Sacrifiaient sans honte à la jeune Vénus,
Sur l’autel toujours vert de la Cybèle antique.

N’est-ce pas achevé ? Et encore puis-je donner ce sonnet comme le meilleur du recueil quand il coudoie ces joyaux : Luxuria, Gula et Avaritia, où le talent du poète se montre en pleine maturité, avec un caractère tout à fait original ?...

J. Soulary possède déjà, comme qualité acquise, ce qu’il y a de plus rare et de plus