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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/27

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Joséphin Soulary

longueur de l’attention que l’être humain peut prêter à la forme poétique n’est pas un poème » (Lettre du 19 février 1860). On n’est pas plus ingénieux ! Baudelaire cependant parle ici en observateur tout moderne, se rendant bien compte de la dose d’attention qu’on peut demander aujourd’hui au public des poètes. Il est bien évident que V. de Laprade, par exemple, se plaçait en dehors des temps en écrivant Psyché, son chef-d’œuvre, « dont personne n’a dépassé l’élégante et sévère perfection, pas même lui, a dit M. Emm. des Essarts, dans sa belle étude sur le poète, et où la période poétique se déroule avec une lenteur harmonieuse qui n’a d’égale que certaines phrases musicales d’un Weber ou d’un Beethoven. » Ce n’est pas à dire pour cela qu’il soit le classique par excellence, au sens absolu du mot. Soulary aussi est classique, dans l’espace plus borné de son développement poétique et pour le moins autant que n’importe lequel des contemporains…