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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/55

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Joséphin Soulary

guère plus heureux. Élevé de force au séminaire, il y contracta la haine de la discipline de l’esprit ; soldat malgré lui, il emporta de la caserne l’antipathie du militarisme et de toute compression brutale ; bureaucrate enfin, contre son gré, il en prit le dégoût de la paperasserie et des paroles inutiles. Il ne s’en est pas moins gardé pour cela « de laisser s’altérer en lui la religion de l’idéal, le dévouement patriotique ou l’instinct de l’harmonie bien ordonnée », comme l’a dit excellemment la pauvre Louisa Siefert.

De cette tristesse est né l’humour du poète, sombre et violent parfois, mélancolique en général, tendre bien peu souvent, mais alors avec frénésie. Écoutez pourtant ce charmant prologue des Éphémères :

Éphémères d’un jour qu’en jouant je délivre,
Qui veniez par boutade au caprice du vent,
Vous que l’ennui de vivre a ramenés souvent,
Et le besoin d’aimer plus que l’ennui de vivre…