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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/72

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Joséphin Soulary

L’humoriste s’en donne à cœur joie ! Ne serait-ce pas plutôt le philosophe ?… Et c’est d’une superbe éloquence, sans contrainte, en quatorze vers. Il y a décidément aussi parenté d’allure entre Soulary et Baudelaire, un autre révolté, sauf que la révolte de celui-ci est moins ordonnée en général… On retrouve néanmoins la morale chrétienne sous ce rationalisme voulu.

Dans de fortes études de prose, données aux journaux de Lyon de 1868 à 1874 et qui y sont restées, Soulary nous découvre une tendresse de philosophie que ses sonnets, humoristiques et désabusés, affectent de voiler toujours. L’humour du poète, lumineux et fantaisiste dans ses débuts, s’assombrit avec l’âge. C’est un frère de Henry Heine moins lyrique, mais aussi profond, dans sa forme impeccable, qui va se révéler à nous. Nul n’est prophète dans son pays… Mais méfiez-vous des poètes. Les méchantes railleries de certains jaloux, les sottes critiques