Aller au contenu

Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65
Joséphin Soulary

de certains pédants, vont être durement flagellées dans les Rimes ironiques :

Voici qu’à mon réveil l’oiseau noir a chanté,
Par un matin brumeux, cette chanson chagrine ;
« Poète qui vieillis rappelle ta fierté !
« Vois ! les neiges d’hiver ont fait fuir la beauté…

Et ailleurs, dans le fameux sonnet à Théocrite :

LE POÈTE

Adieu, Maître, j’ai honte à ces jeux ; on me blâme
D’avoir la neige au front et le printemps dans l’âme.
Qu’en pense la Chloé, complice de mes torts ?

THÉOCRITE

Elle en rit ! « N’aimer plus, autant mourir, dit-elle.
Ceux-là n’auront jamais que l’âge de leur corps
Qui raillent dans l’esprit la jeunesse éternelle ! »


C’est un incomparable recueil que ces Rimes ironiques, où le poète se dégage enfin librement de la contrainte — légère pour ses ailes, visible