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Page:Mariéton - Joséphin Soulary et la Pléiade lyonnaise, 1884.djvu/79

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Joséphin Soulary

Jeux divins, son dernier recueil de sonnets (1883), où les arguties de l’observation coudoient les plus larges pensées. Donnons comme dernier exemple et frappant contraste deux admirables morceaux de ces jeux divins : Cuisine d’amours et l’Insatiable. Ils résument à eux deux la dernière manière de Soulary :

Tous les amours sont en cuisine.
Au gril de leurs flambeaux grégeois,
Ils fricassent gibier de rois :
« Ce sont des cœurs, on le devine. »
 
Mais le feu, mal réglé, calcine
Ces tendres chairs. — « Les maladroits ! »
Dit une muse à l’œil narquois,
Qui près de là passe en voisine.
 
« Modérez la flamme ! À quoi bon
Réduire ces cœurs en charbon ?
Voilà, certes, un régal étrange ! »

— Pas si fous ! ont-ils réparti :
Quand nous soignons trop le rôti,
C’est toujours l’hymen qui le mange.