Page:Mariéton - Une histoire d’amour, 1897, 6e éd.djvu/15

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nesse, que l’amour d’une femme avait éveillé son génie, pour le faire mourir. On savait aussi que cette maîtresse « qui voulait être belle, et ne savait pas pardonner » avait auréolé la plus glorieuse carrière, d’une vieillesse entourée de vénération. On n’osait franchement plaindre l’un ni excuser l’autre.

Après la mort du poète, George Sand la première avait prétendu se justifier. Paul de Musset répondit pour son frère et d’autres témoins se mêlèrent de la querelle : accusation et défense parurent également suspectes. On attendait donc que le temps permît d’exhumer les papiers intimes. Après soixante-deux ans, le mystère s’est dévoilé.

Deux articles fort documentés ont paru cet été, qui jetaient des lueurs nouvelles sur ces misères de poètes : l’un de M. le vicomte de Spoëlberch de Lovenjoul, l’érudit bibliophile belge, tout sympathique à George Sand, l’autre de M. Maurice Clouard, un fervent de Musset, ce qui semblerait nous désigner ses préférences. Mais leurs conclusions