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LES MADELINOTS

Des familles réfugiées à Miquelon, rejoignirent les autres dans l’archipel. Presque tous les ans des terre-neuvas, mousses ou matelots, fuyant la trique du patron de barque, demandaient asile aux insulaires et se fixaient parmi eux. Les catastrophes maritimes apportèrent aussi divers éléments vite absorbés et fondus dans la petite population. Les Turbide (d’Ithurbide), les Chevari (Etchevarie) et d’autres, sont des Basques ; les Eloquin, les Hubert sont des Français de France. Aujourd’hui, les Madelinots forment une population relativement dense de 7000 à 8000 âmes, tous Acadiens ou acadianisés, sauf les petits groupements anglais de Old Harry, de la Grosse-Isle et de l’Île-d’Entrée. Les deux races vivent d’ailleurs en bonne intelligence mais sans se compénétrer ; elles sont également honnêtes et hospitalières. Il serait à souhaiter que partout, au Canada, la question des races fût aussi aisément solutionnée.

L’honnêteté proverbiale des Acadiens, cette vertu qui faisait écrire à Longfellow :

Neither locks had they to their doors nor bars to their windows
But their dwellings were open as day and the hearts of the owners
.


cette honnêteté dis-je, s’est intégralement conservée ici. Le grand évêque Plessis, ayant, pour