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Mère de Dieu faire sa volonté sur la terre comme au ciel !…

Et c’est pourquoi, quand l’église de pierre vint, en 1838, remplacer l’humble chapelle des Hurons, on ménagea en haut du portail une belle niche pour la Vierge Fidèle. Au cours du temps un rosier sauvage est apparu au bas de la niche. Il a grandi. Il a vieilli. Il y était encore à la démolition de l’église. Comment a-t-il grimpé là ?… Le vent qui balaye les pentes graveleuses du ravin de la petite rivière a-t-il soulevé jusque-là une graine d’églantier ?… Est-ce un oiseau, hirondelle, fauvette ou jaseur du cèdre qui l’y a portée dans son bec mignon en hommage à la Mère du Dieu qui donne la plume au passereau ?… Et pourquoi pas ?… Savons-nous ce qui se passe sous la huppe des petits chanteurs du Bon Dieu…

Mais ne vous impatientez pas ! J’arrive à l’histoire de ma grand’mère.



C’est par un beau dimanche de fin juillet, en la fête de la Bonne Sainte Anne — il y a bien longtemps ! — que les hommes réunis sur le perron de la messe remarquèrent au pied de la niche un petit rameau vert qui tremblait à la brise et battait gen-