Une telle idée consiste, en particulier, à admettre que les séries de transformations radioactives ayant comme tête de série l’uranium et le thorium, se prolongent dans la classification périodique qu’elles pénètrent entièrement. Les éléments inactifs sont, dans cette manière de voir, les descendants des radioéléments, par un processus d’émission de particules ou se faisant actuellement ou bien accompli à une époque antérieure. Cette opinion ne paraît pas compatible avec certains faits expérimentaux. Les étoiles très chaudes et les nébuleuses semblent composées principalement d’hydrogène et d’hélium. Il paraît donc vraisemblable que les atomes lourds se sont formés dans la nature à partir d’atomes légers dans des conditions qui ne sont plus réalisées actuellement à la surface de la terre. Il doit exister pour tous les éléments des conditions de stabilité qui leur permettent de se former et de subsister ou les obligent à disparaître. Rien ne permet d’affirmer que nous assistions, sur la terre, à une époque d’instabilité pour tous les éléments, sauf l’hydrogène, l’électron et l’hélium, ni que les éléments légers présents sur la terre doivent être considérés comme descendant des éléments plus massifs, plutôt que comme de la matière ayant échappé à l’agglomération. Le processus d’agrégation pourrait être semblable dans une certaine mesure à celui de désagrégation, et c’est ce qui expliquerait pourquoi on n’observe aucune solution de continuité dans la classification périodique entre les radioéléments et les éléments stables.
Entre P = 4 (hélium) et P = 40 (calcium), le nombre atomique N est peu différent de ou égal à ce qui suggère une structure par assemblage de noyaux d’hélium, avec addition de très peu de protons et de nucléons supplémentaires. Les expériences de séparation de protons à partir de certains atomes légers, mais non de ceux qu’on peut composer avec des noyaux d’hélium uniquement (carbone, oxygène, etc.), est en faveur d’une telle supposition, les protons additionnels des atomes d’azote, de bore, de phosphore, d’aluminium étant supposés placés à l’extérieur de l’édifice compact formé par les hélions. Le problème de la structure de ces édifices soulève des difficultés. Si l’on admet le noyau d’hélium comme donné, il faut expliquer la possibilité d’assemblages tel que celui de 3 noyaux He dans le carbone ou de 4 noyaux He dans l’oxygène, ces noyaux subissant la répulsion de leurs charges positives totales (N = 2), et pouvant, de plus, être soumis à une force centrifuge due à un état de rotation. Ceci conduit à introduire dans la structure des noyaux la considération de forces autres que les actions électrostatiques qui suivent la loi de Coulomb, et d’envisager aux très faibles distances des forces attractives suscep-