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Une émission de rayons donne lieu à la formation d’un élément isobare de celui qui lui a donné naissance. Ainsi l’uranium II, l’uranium X1 et l’uranium X2 sont des isobares.

Il est utile de rappeler ici que malgré l’instabilité de structure qui provoque la transformation, les radioéléments ne sont sensibles à aucune action extérieure en ce qui concerne la vitesse de cette transformation. Celle-ci est caractérisée par les constantes radioactives (voir p. 14) qui se sont montrées indépendantes des conditions de l’expérience, quelle que soit la température, la pression, l’éclairement, l’intensité de champ magnétique, etc. Le bombardement des radioéléments par leurs rayons a été également essayé jusqu’ici sans résultats certains.

Nous avons vu cependant que le bombardement par les rayons a permis d’obtenir la destruction d’atomes légers. Ce résultat s’explique par le fait que le champ de force autour du noyau est, en ce cas, relativement peu intense, et que la particule peut approcher du noyau à une distance suffisante pour influencer sa structure. Conformément à cette vue, ce sont les rayons les plus rapides du RaC’ ou du ThC’ qui seuls sont capables de produire la rupture des atomes légers, tandis que les rayons du polonium, par exemple, n’ont pas une énergie suffisante pour donner lieu à ce phénomène.

On pourrait s’attendre à ce que des rayons puissent plus facilement pénétrer dans un gros noyau, en raison de l’attraction qui s’exerce sur eux. Toutefois, de ce côté on ne connaît pas encore de faits expérimentaux définis.