différences d’environ 5 % pour la pression de vapeur saturante au point de fusion et d’environ un millivolt pour le potentiel électrochimique à la température ordinaire.
En ce qui concerne les résultats expérimentaux, il est à peine utile d’insister à nouveau sur l’insuccès général des tentatives de séparation des isotopes par la voie chimique. Il est vrai, que pour la plupart de ces expériences, la précision n’était pas élevée, pourtant certaines d’entre elles correspondent à un effort systématique et considérable ; telle la série de cristallisations fractionnées décrites par Richards. D’autre part, le nombre des tentatives et la variété des réactions utilisées rendent extrêmement probable que la séparation chimique des isotopes présente, en général, une difficulté réelle d’ordre élevé.
La distillation fractionnée n’a été jusqu’ici expérimentée que dans les cas suivants : dès 1913 Aston a eu recours à cette méthode pour essayer de séparer les deux constituants du néon [61]. Le fractionnement avait lieu par condensation dans le charbon refroidi par l’air liquide, et l’appareil était constitué de telle manière que les opérations pouvaient être poursuivies systématiquement d’une manière continue. Après un cycle de 3.000 opérations, le gaz partagé en 7 fractions a été soumis à l’examen, qui consistait à déterminer la densité de chaque fraction au moyen d’une microbalance spécialement construite à cet effet et sensible à 10-6 mg. Cet instrument permettait de mesurer la densité du gaz à la précision de 0,1 % sur un échantillon d’un demi-centimètre cube, en un temps de 10 minutes. Les mesures étaient faites par comparaison avec un gaz pur de densité connue. Les densités trouvées pour les 7 fractions sont les mêmes, à la précision des expériences, et leur moyenne correspond au poids moléculaire 20,19. Aucune séparation n’a donc été obtenue.
Une autre tentative a été faite sans succès sur le gaz HCl, par absorption dans le charbon à la température ordinaire et dégagement fractionné à 110° ou 220° (Jitsusabura Sameshima, Kazno Aïhara et Foshiaki Shirai) [94].