atomique, car aucun n’a été obtenu à l’état pur. Même quand l’isolement en quantité pondérable n’est pas impossible en principe, eu égard à la valeur de la vie moyenne présumée (ionium, période 69 000 ans ; protactinium, 10 000 ans ; radium D, 16 ans ; actinium, 20 ans), il peut encore être compromis par la présence dans le minerai d’éléments isotopes dont les radioéléments ne peuvent être séparés. Ainsi, on ne peut obtenir d’ionium pur, parce que les minerais d’urane qui contiennent ce corps, ne sont jamais tout à fait exempts de thorium. D’autre part, la formation d’ionium dans les sels d’urane purifiés est trop lente pour fournir des quantités pondérables. Il a été prouvé, cependant, que l’ionium a un poids atomique moins élevé que celui du thorium. Les expériences ont été faites avec un mélange ionium-thorium, extrait de 30 tonnes de pechblende de Saint-Joachimsthal, un des minerais d’urane les plus pauvres en thorium. Le poids atomique moyen a été trouvé 231,51 au lieu de 232,12 pour le thorium pur (Honigschmid et Horovitz) [39]. Le poids atomique prévu par la théorie des transformations radioactives est 230, puisque l’ionium se transforme en radium avec émission d’une particule .
On peut calculer, d’après cela, que le mélange thorium-ionium pouvait contenir 30 % d’ionium. Cependant le spectre de la substance n’offrait aucune différence avec celui du thorium. Ce fait venait confirmer des expériences semblables (Russell et Rossi, Exner et Haschek, Honigschmid et Haschek), où des mélanges contenant d’après leur activité une proportion importante d’ionium (16 % et 10 %) n’ont donné lieu à aucun spectre caractéristique différent de celui du thorium, ni dans la région visible ni dans l’ultra-violet [40]. Dès 1912 Russell et Rossi ont supposé que les spectres de l’ionium et du thorium pouvaient être identiques, et cette opinion a été soutenue par Soddy qui admit en principe que les éléments isotopes ont le même spectre.
Le radium D est associé au plomb dans les minéraux d’urane et ne peut en être séparé. On pourrait l’obtenir pur à partir du radium, comme produit de transformation de ce dernier, par l’intermédiaire du radon et des corps A, B et C, si l’on pouvait se mettre complètement à l’abri de traces de plomb contenues dans les vases utilisés pour l’opération. Un gramme de radium ne produit d’ailleurs qu’environ 0,4 mg. de radium D par an et ne peut en contenir au maximum qu’environ 10 mg. après plus de 100 ans. La famille de l’actinium contient deux éléments qui pourront sans doute être isolés, au prix d’un travail très ardu, car on ne leur connaît pas d’isotopes inactifs où de vie longue ; ce sont l’actinium et son parent direct le protactinium, dont la découverte est récente (Hahn et Meitner) [42] et qui occupe dans le système périodique la même place que le brévium