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Page:Marie Curie - L'isotopie et les éléments isotopes, 1924.pdf/84

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L’ISOTOPIE ET LES ÉLÉMENTS ISOTOPIQUES


d’où

,



z et y sont fonction de deux variables : la vitesse v et le rapport . À chaque couple de valeurs de ces variables correspond un point M déterminé. Si le faisceau est hétérogène et comprend des particules qui n’ont ni même rapport ni même vitesse, les trajectoires confondues en absence de champ électrique et magnétique se séparent sous l’action des champs. Le rapport reste cependant le même pour les particules qui ont la même vitesse, quel que soit le rapport , de sorte que les points d’arrivée de toutes ces particules sont sur une même droite passant par l’origine P. D’autre part, le rapport est constant pour les particules qui ont même rapport , quelle que soit la vitesse, de sorte que les points d’arrivée de ces particules se trouvent sur un arc de parabole PM d’axe Py, tangent en P à l’axe Pz. Par renversement de champs on obtient des arcs de parabole, symétriques du précédent par rapport aux axes.

C’est cette dernière relation qui a donné naissance à la méthode bien connue des paraboles de J. J. Thomson.

19. Phénomènes de recombinaison. Vitesse d’émission. — Les considérations précédentes s’appliquent au mouvement des particules dans le vide. Si ce mouvement est observé dans un gaz sous faible pression, le calcul montre que le rapport n’est pas altéré, en première approximation, par la résistance que le gaz résiduel oppose au mouvement des particules [57].

Les expériences des premiers observateurs mirent en évidence l’hétérogénéité du faisceau de rayons positifs ; la tache lumineuse qui forme la trace du faisceau sur l’écran phosphorescent en absence de champ s’étalait en une ligne lumineuse continue avec une apparence de variation également continue du rapport . Or une telle variation n’est pas prévue par les théories modernes de l’électricité et de la matière d’après lesquelles aussi bien la masse des atomes que leur charge varient d’une manière discontinue. J. J. Thomson a suggéré que la variabilité apparente du rapport était due à la neutralisation de la charge de certaines particules