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SPECTROGRAPHE DE MASSES D’ASTON

Cette courbe a été obtenue sans admettre une loi linéaire rigoureusement exacte. On a supposé seulement que, dans tous les cas, la distance D au point origine est de la forme où K est la différence constante entre X et D. Le paramètre m0, seul influencé par les valeurs des champs qui ne sont pas les mêmes dans différentes expériences, représente une masse qui correspond à une déviation donnée dans les conditions de l’expérience. La valeur de est conservée constante. Conformément à l’hypothèse fondamentale ci-dessus, à deux distances données D1 et D2 correspondent, sur chaque plaque, des masses m1 et m2, m1, et m2, etc. dont le rapport est constant.

etc.


car, si la masse de comparaison m0 est devenue dans une autre expérience, les masses m1 et m2 ont dû être multipliées par le même rapport pour conserver les mêmes valeurs à D1 et D2.

K et étant connus par construction (, cm.) et la valeur de p étant connue avec une approximation moindre (p = 2,3 cm. environ), on considère p et m0 comme des constantes arbitraires. Pour les déterminer, on utilise les valeurs de D correspondant sur un spectre à des valeurs connues de m, On calcule, d’autre part, pour des valeurs choisies de . Le rapport doit être constant, et l’on doit pouvoir déterminer m0 de manière à assurer cette constance. Si avec ces données, on construit la courbe représentant m en fonction de D, les points expérimentaux viennent se placer sur cette courbe avec une bonne approximation.

On peut réunir sur une même courbe d’étalonnage les résultats expérimentaux de divers clichés. Soit, par exemple, un spectre obtenu avec le mélange de gaz carbonique et de méthane. On peut y prévoir, grâce aux résultats de la méthode des paraboles, la présence des raies C+, C++, O+, O++, O2, CO+, CO2+, ainsi que celles des composés CH+, CH2+, CH3+. On porte en ordonnées les masses connues et en abscisses les distances des lignes au point origine, et, par les points obtenus, on trace une courbe. Sur un deuxième spectre les mêmes lignes apparaissent à des places différentes, par suite d’une modification du champ magnétique. Les rapports des masses appartenant à ces lignes à celles qu’on lit sur la courbe précédente, aux mêmes abscisses, sont très voisins ; la moyenne de ces