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Jean

C’est fait.

Mabel

Quoi donc ?

Jean

Je reviens de la poste, ma démission est envoyée.

Mabel, émue.

Prenez garde d’aller trop vite.

Jean

Il n’y avait plus à hésiter… La raison était touchée depuis longtemps… Il manquait encore je ne sais quoi au cœur, à la volonté… enfin, ce qui vous jette par les épaules, hors de vous-même… J’ai attendu. (Très impressionné.) L’événement vient de m’être servi, il vient de m’être servi avec usure !… (Il se tait, Mabel attend, les mains jointes avec ferveur, toute tendue, mais sans triomphe.) Quelque chose de tout personnel je dois le dire… peut-être nous faut-il cela… (Très simple et très vite.) Je sais comment Gérald est mort… (Mabel dans la même attitude tourne la tête vers le portrait de son frère que ses yeux ne quittent plus.) J’ai cru d’abord mon frère achevé sur le champ de bataille… Vivre pour le venger ? voilà comment l’idée est venue… Mais ce