Page:Marie Lenéru - La Paix.djvu/45

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Marguerite, ironique.

Tu as donc quelque chose à me demander que tu déploies toutes tes grâces ? (Devant le groupe charmant de la mère et du fils, le visage de Mabel s’est contracté. Marguerite la voit, comprend, et repousse le jeune homme, elle se lève brusquement. Vivement, son fils l’imite, ils sont face à face, émus.)

Jean

Vous ne permettez pas que je vous embrasse ?

Marguerite

Si… je ne sais pas, tu m’as surprise. Un grand diable comme toi…

Jean, grave.

C’est cet uniforme, n’est-ce pas ? Vous ne l’aviez pas revu, ici, depuis… J’ai voulu le remettre, justement, pour vous prier… Selon ce que vous allez dire, ce sera pour la dernière fois… ou je ne le quitterai plus jamais… (Marguerite se tait.) Vous ne dites rien, maman ? Vous ne voulez pas que votre dernier fils demeure un soldat, comme les autres ?

Marguerite, sans qu’on puisse deviner ses sentiments.

Tu feras ce que tu voudras.