Page:Marie Lenéru - La Paix.djvu/67

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qu’une voix de poète sur le champ de bataille ? Mais à l’arrière ils étaient contents que je leur parle de vous… que je leur interprète la grandeur de ce que vous faisiez…

Simone, intervenant avec effusion.

N’est-ce pas, général, que la guerre est une belle chose ?

(Jean qui est entré sur cette réplique, s’arrête et attend. Peltier un peu interloqué hésite à répondre.)

Delisle, riant.

Ne soyez pas trop surpris, mon général, ma fille est tellement enthousiaste…

Simone

Oh ! je ne veux pas dire… Oh ! n’allez pas croire… La guerre est terrible, abominable, mais que vaudraient les hommes sans le sacrifice ? Un pacifisme sordide ?…

Delisle, devant le silence général, volant au secours de sa fille.

Il est certain que dans le matérialisme abject des sociétés modernes, la guerre seule transfigure les peuples, réveille les vertus endormies, fait vivre encore sur la terre des heures d’idéal et de beauté…