Page:Marie Lenéru - La Paix.djvu/83

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mourir pendant quatorze heures, dans un état tel qu’elle ne l’a jamais révélé… (Elle se tait brusquement, elle est devenue rigide. Elle est si pâle, le cou raide, le menton levé, que son fils va à elle.)

Jean

Maman… pourquoi parlez-vous de choses pareilles ? À quoi pensez-vous ? Vous ne savez rien… Vous n’avez pas le droit de supposer… Il y a d’autres morts sur le champ de bataille…

(Marguerite comme exaspérée, écarte son fils, et, la tête dans ses mains, avec une vivacité de jeune fille, elle sort brusquement.)

Peltier, douloureux.

Alors, vraiment… pour votre frère Gérald, vous n’avez jamais su ?

Jean, soucieux.

Non… mais il y a des jours où je me demande si ma mère…


Scène 5

PELTIER, JEAN, MABEL, MOORE
Mabel, présentant.

Général, M. Graham Moore est heureux