— Ne trouvez-vous pas, reprit-il, l’air de la salle étouffant ? Si nous passions dans le salon de la loge ?…
— Oui, dit-elle.
Tremblante, elle suivit Robert.
Elle se laissa tomber sur le sopha.
Robert s’assit à côté d’elle, chercha sa main. Elle la lui abandonna.
Il la porta à ses yeux et Juliette les sentit humides.
— Moi aussi, je pleure, murmura-t-il ; mais, ce n’est pas la musique, c’est le bonheur de vous revoir, Juliette, car…
— Taisez-vous, interrompit-elle en se soulevant.
Robert la fit se rasseoir.
— Car je vous aime, dit-il d’une voix altérée. Je n’ai pas cessé un moment de vous aimer. Depuis huit mois, vous seule occupez ma pensée ; votre regard me poursuit, m’obsède, il me pénètre, il m’embrase. Me pardonnez-vous ? M’aimez-vous toujours ? Si vous le vouliez, nous pourrions être heureux encore.
— Quitteriez-vous pour moi votre femme ? dit-elle lentement, en attachant sur lui un regard profond et vindicatif.
À cette question inattendue, il resta interdit.
Elle se leva fière, hautaine.
Mais Robert, dans un élan de passion, la saisit, l’enlaça.