— Quand je pense que Robert ose inviter ici, chez nous, sa… une femme qui…, dit Mme Rabourdet avec une indignation concentrée.
— Au lieu d’appeler votre gendre : Robert, veuillez donc prendre l’habitude de dire : M. de Luz.
— Il me semble qu’entre nous…
— Entre nous ! Pour qui donc me prenez-vous, moi, madame ?
— Pour M. Rabourdet, négociant.
M. Rabourdet laissa échapper une sorte de rugissement.
— Ah ! ah ! il vous sied bien de mépriser le commerce !
— Ce n’est pas moi qui le méprise, c’est vous qui sans cesse en rougissez et voulez prendre des airs qui ne vous vont point.
— Que signifient ces inconvenants sarcasmes ?
— Ils signifient que je suis profondément désolée, lasse enfin, de vous voir depuis deux ans sacrifier le bonheur de notre enfant à de ridicules questions de vanité.
— Ridicules ! avez-vous dit ? Il n’y a ici, entendez-vous bien, que vous et Marcelle de ridicules. Pourquoi Marcelle n’est-elle pas heureuse ?
— Parce que vous l’avez mariée par vanité, je le répète, à un débauché qui ne l’aime pas ; parce que, depuis son mariage, au lieu d’arrêter Rob… M. de Luz, vous l’encouragez dans la dissipation, vous essayez même de suivre ses traces.