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les forçats du mariage

fois et pétillante de fines reparties paraissait intéresser vivement Robert.

Juliette expliquait ainsi les rendez-vous manqués et le refroidissement de son amant. Elle l’ennuyait, tandis que cette femme l’amusait.

Ses joues étaient enflammées. Elle avait la fièvre. Elle ne prêtait plus aucune attention aux discours par trop solides du solide Fromont. Elle ne voyait que le sourire de Robert, que son regard charmé, que la piquante Cora, à l’œil moqueur, et qui lui semblait infiniment attrayante avec sa simple toilette de soie mauve.

— Ce n’était pas avec Nana qu’il m’eût fallu rivaliser, se disait-elle, car déjà il était blasé sur cette fille. Ce qu’il souhaite maintenant comme diversion, c’est une femme du monde, une femme de goût, d’un esprit délicat.

Aussitôt après le dîner, elle se rapprocha de Robert.

— Il faut que je vous parle sur-le-champ, lui dit-elle rapidement ; ne voyez-vous pas que je suis malade ?

— Prenez garde, répondit Robert à voix basse, Étienne nous regarde.

— Monsieur de Luz, disait Cora, nous allons voir si vous êtes juste et généreux envers les femmes. Que pensez-vous d’une coquette ?

— Si vous répondez à cette femme, reprit Juliette toujours à voix basse, je fais un esclandre.