Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
233
les forçats du mariage

Marcelle laissa échapper une plainte sourde.

Puis il se fit un profond silence.

Robert avait pâli. Offrant néanmoins son bras à Juliette :

— Je suis à vos ordres, madame, répondit-il.

Et ils sortirent dans le parc.

Marcelle était à côté d’Étienne. Elle fut surprise de le voir aussi calme. Aucune inquiétude ne se reflétait sur son visage. Elle remarqua seulement que son front était baigné de sueur.

Tout le monde s’entre-regardait avec stupéfaction.

Pierre Fromont, pour rompre un silence embarrassant, amena la conversation sur des généralités. Mais elle se traîna péniblement.

Il était neuf heures. La nuit était complète. Robert et Juliette ne rentraient point. Personne n’osait prononcer leurs noms, bien que chacun les lût dans la pensée de tous.

M. Rabourdet, du bout de ses doigts, battait sur la table une générale échevelée.

Pierre Fromont tira sa montre, et annonça son intention de partir, afin d’éviter l’encombrement des derniers trains.

M. Dercourt désira suivre son exemple. Cora se leva, prit entre ses mains le doux visage de Marcelle, et l’embrassa avec une effusion pleine de pitié.

— Courage ! murmura-t-elle.