pétrifiée de terreur ; et, lui saisissant les bras à les lui briser :
— Jurez-moi, dit-il, que personne n’est entré ici tout à l’heure !
— Je le jure, répondit d’une voix faible Lucette, qui tremblait.
— Elle ment ! rugit Étienne.
En cet instant, un homme fendit le fourré. Il était armé d’un fusil. C’était Bassou. Il fondit sur Étienne, et lui serrant la gorge :
— Ah ! je te tiens, misérable, je te guettais. Je t’ai vu sauter par la fenêtre.
Étienne saisit dans ses deux mains comme dans un étau d’acier les poignets vigoureux de Bassou, et lui fit lâcher prise.
— Vous dites que vous venez de voir un homme sauter par la fenêtre ?
— Oui, je l’ai vu, et j’ai cru aussi voir une femme. C’étaient vous deux, j’en suis sûr.
Étienne, revenant alors à la femme de Bassou :
— Vous le voyez bien, vous avez menti. Un homme était ici tout à l’heure.
Il secouait de nouveau le bras de Lucette avec une telle violence que, vaincue par la douleur, elle répondit :
— Oui, j’ai menti.
— Et il y avait une femme ?
— Il n’y avait que moi, dit Lucette en s’affaissant sur elle-même.