Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
243
les forçats du mariage

Juliette, je vous en préviens, et je la tuerais aussi sans pitié. Il y a en moi du sang peau-rouge, ne l’oubliez pas.

Pendant cette violente altercation, engagée à demi-voix, Juliette, à quelques pas, marivaudait avec M. Rabourdet.

Près d’arriver à la gare, elle lui dit :

— J’ai à vous parler d’affaires, j’irai vous voir demain, rue de Provence, si vous le permettez,

— Comment donc, madame, trop heureux de l’insigne faveur que vous daignez m’octroyer, répondit Démosthènes tout ému.


XXVII


Pendant le trajet de Sceaux à Paris, Étienne n’adressa pas la parole à Juliette, et ne répondit à ses questions que par monosyllabes.

Elle voulut s’approcher de lui avec câlinerie.

Il la repoussa.

Quand ils furent arrivés à leur hôtel, Étienne, au lieu de se retirer chez lui, entra dans l’appartement de Juliette sans lui en demander la permission.

Pendant que sa femme se déshabillait, il marchait à travers la chambre, agité, mais silencieux.