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les forçats du mariage

tre notaire. Auriez-vous renoncé à la vente de cette propriété ?

— Pourquoi donc, madame, ne me tutoies-tu pas aujourd’hui ? demanda-t-il d’un ton léger et câlin. Serions-nous brouillés ? Ou bien serait-ce une nouvelle défense de papa Démosthènes ? As-tu peur qu’il n’écoute aux portes ?

Il se leva et alla ouvrir la porte.

— Il n’y a personne, nous pouvons nous aimer comme de simples mortels.

Il voulait éviter ainsi de traiter sérieusement cette ennuyeuse affaire. Craignait-il un contrôle de la part de sa femme ? ou bien était-ce un effet de son insouciance habituelle en matière d’argent ?

— Non, mon père ne m’a fait à cet égard aucune nouvelle défense. Mais à propos d’affaires, je ne sais comment je vins à lui dire que j’irais probablement avec toi aujourd’hui chez le notaire, et il m’a formellement enjoint de ne rien signer sans l’avoir consulté.

— Ah ! ah ! repartit Robert blessé.

— Mais j’ai répondu, se hâta d’ajouter Marcelle, que je ne dépendais que de toi, que je signerais ce que tu jugerais bon ; et qu’ayant un fils à présent, tu saurais sauvegarder les intérêts de notre enfant.

Robert crut deviner dans ces paroles un avertissement ou une ironie. Il se mordit les lèvres, et avec une nuance de froideur :