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les forçats du mariage

— Cela m’est impossible, répondit-il ; j’ai beau coup de comptes à régler ici.

Dès qu’elle fut partie, il se disposa à sortir à son tour.

Il franchissait la porte cochère, quand il rencontra Mme de Luz qui descendait de voiture et qui demanda Mme Moriceau.

Son visage était fort altéré. Sa pupille, extraordinairement agrandie, rendait son œil presque noir. Sa voix trahissait une émotion très-vive.

— Elle est sortie, lui dit Étienne ; mais qu’est-il arrivé ? Qu’arrive-t-il ?

— Mon mari n’est pas venu ? reprit-elle.

— Non, nous ne l’avons pas vu. Mais vous trouvez-vous indisposée ? Entrez, de grâce, insista Étienne.

— Oui, je suis encore toute bouleversée de la frayeur…

— Quelle frayeur ?

— Vous rappelez-vous ce grand cri que nous avons entendu dans le parc avant-hier ? C’était Lucette, qui tombait mortellement frappée.

— Son mari ?…

— Hélas ! oui. Or, mon père vient de m’apprendre à la fois que Bassou était arrêté, et que vous alliez partir. Alors, je suis accourue pour vous voir ; car vous savez, monsieur Moriceau, que j’ai pour vous… pour madame… Mon mari m’a dit