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Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/304

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les forçats du mariage

Qu’avez-vous donc ? demanda-t-elle tout à coup en remarquant le visage altéré de son mari.

— Continuez, je vous écoute.

— Mais non, tu souffres, Étienne, qu’as-tu ?

Elle voulut lui prendre la main.

Il la repoussa rudement.

— De grâce, expliquez-vous, reprit-elle. Encore d’injustes soupçons.

— Taisez-vous, n’ajoutez pas un mot ; je ne serais peut-être pas maître de moi.

Juliette se tut.

Étienne ferma les yeux, et s’accota dans un coin de la voiture. On eût dit qu’il dormait. Seulement de temps à autre Juliette observait une légère crispation de la main et un frémissement des lèvres.

Arrivés rue de Courcelles, Juliette monta dans sa chambre. Étienne la suivit.

Elle ne pouvait dominer entièrement son émotion ; car elle prévoyait une nouvelle scène, et s’apprêtait à la révolte.

Elle jeta sur la table son chapeau et son vêtement.

— Eh bien ! dit-elle hautaine, maintenant parlerez-vous ? En vérité, cette vie n’est pas tenable.

— C’est aussi mon avis, riposta Étienne.

— Être espionnée jusqu’à l’église, jusqu’au pied du confessionnal !