Page:Marie Louise Gagneur Les Forcats du mariage 1869.djvu/363

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
357
les forçats du mariage


XXXVIII


Cependant Robert, malgré sa promesse, n’était point allé voir Juliette.

Elle aussi commençait à expier ses fautes. Depuis son retour en France, elle avait subi une série d’humiliations et de déboires.

La première déception, la plus poignante, c’était l’abandon de Robert, dont elle avait appris enfin les relations avec la belle Toto. La seconde, c’était le silence d’Étienne, qui n’avait pas daigné répondre à ses lettres. Puis c’était l’amour de M. Rabourdet chaque jour plus explicite, plus pressant, et qu’elle ne pouvait repousser entièrement, sous peine de rester sans ressources. Enfin, une blessure plus récente avait achevé de l’abattre.

Ignorant le retentissement scandaleux qu’avait eu le procès de Bassou, elle avait cherché à renouer ses anciennes relations et envoyé des cartes ; mais ces cartes étaient restées sans réponse.

Elle fit des visites. On la reçut avec froideur. Dans certaines maisons même on l’éconduisit.

Que signifiait cet ostracisme ? Son retour en France était-il mal jugé ? Connaissait-on l’hospitalité que lui accordait M. Rabourdet ?

Abandonnée de tous, désespérée, elle se jeta