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les forçats du mariage

dans les bras de Pierre Fromont, que pourtant elle n’aimait pas. Elle subit la cour de M. Rabourdet, qui lui faisait horreur.

Robert avait pris un appartement modeste, place de la Madeleine. Il commençait à accepter une pauvreté relative. De temps à autre, il recevait de l’argent d’une main inconnue. Qui lui adressait cet argent ? Il devina la main généreuse de Marcelle.

Pauvre Marcelle ! En pensant à lui, elle était prise de vagues terreurs. Qu’allait-il devenir ? Elle le savait, dans un besoin d’argent, capable de tout, et elle ne le voyait plus ; mais elle lui écrivait quelquefois. Elle croyait ne pas devoir l’abandonner entièrement, afin qu’il sût à qui recourir en cas d’extrême détresse.

Robert, lui, était toujours à peu près dans la même disposition d’esprit. Dégoûté de la vie quand sa bourse était vide, il reprenait goût à l’existence, dès qu’elle était remplie. Tantôt il gagnait au jeu, tantôt il perdait. Et, selon la perte ou le gain, il se voyait repoussé ou favorablement accueilli par Zoé Coulon.

Il avait aimé dans Nana la bonne fille gaie, un peu folle. Ce qui le subjuguait dans Toto, c’était sa perversité raffinée et couverte, son air royal, son regard impérieux et méchant. Plus elle le maltraitait, plus il semblait s’attacher à elle. Un soir pourtant, elle l’abreuva de tant d’ou-